Le Morvan connaît au cours du XIXème siècle une forte augmentation de sa population. Cet essor démographique résulte, d'une part, de l'amélioration des conditions de vie et d'un réel excédent des naissances sur les décès, d'autre part, de l'arrivée d'enfants de l'Assistance publique accueillis dans les familles morvandelles. On nomme ces enfants les 'Petits-Paris' puisque la plupart proviennent de la région parisienne. La croissance démographique porte à 120000 le nombre d'habitants dans le Morvan en 1840, dont 87% dans les villages et hameaux et seulement 13% dans les villes.

Une telle augmentation de la population oblige les petits propriétaires, qui sont largement majoritaires dans la région, à accroître leurs revenus. Ainsi, pour cultiver plus, ils étendent les surfaces de culture en mettant en valeur les jachères longues à la périphérie des champs et en drainant les prairies humides non utilisées.

Un autre moyen d'augmenter ses ressources consiste à pratiquer des activités complémentaires telles que le travail pour le flottage du bois, les couvertures de toit en chaume, le tissage, la ferronnerie ou encore les prélèvements sur la nature (en forêt, ramassage et cueillette, braconnage, pacage des porcs). Les plus étonnantes de ces activités complémentaires sont celles qui nécessitent une migration temporaire comme les travaux saisonniers dans les plaines voisines (foins, moissons, vendanges) ou la galvache.