Les tacots

En France :
En Morvan : Les tacots
Au début du XXème siècle, alors que plusieurs lignes desservent les marges du Morvan sans pénétrer dans le massif, deux nouvelles lignes, à voie étroite, sont mises en service afin de traverser la montagne. La première, inaugurée en 1901, relie Corbigny à Saulieu avant de faire une fourche où voyageurs et marchandises sont emmenés soit à Semur-en-Auxois, soit à Arnay-le-Duc. La seconde assure le trajet Autun/Château-Chinon.

Les trains qui parcourent ces deux lignes ont été rebaptisés par les Morvandiaux 'les tacots', ce qui signifie 'qui frappe, qui cogne'. L'écrivain et journaliste, Marcel Barbotte, dans son ouvrage, 'Les montagnes bleues', le décrit ainsi : 'Naguère, un petit train poussif assurait deux fois par jour la liaison entre Autun et Château-Chinon. Les citadins irrévérencieux l'appelaient 'l'express du Morvan'. Fumant et essoufflé, il lui arrivait d'atteindre le trente à l'heure, dans les descentes, naturellement.'

Malgré son bruit, sa fumée noire et sa faible vitesse (il fallait 4 heures pour parcourir 50 km), le tacot est jusqu'aux années 1930 le meilleur moyen pour traverser le Morvan. Son importance est essentielle pour les migrations des personnes et les échanges des marchandises. En 1911, les tacots de la ligne Corbigny/Saulieu ont transporté près de 120000 voyageurs, 27935 tonnes de marchandises et 5883 bovins.

(Carte postale ancienne)

Mais peu à peu, les tacots perdent leur utilité au profit des autobus et des camions, surtout dans les années 1930. En 1936, les trains reliant Corbigny à Saulieu ne transportent plus que 63700 voyageurs et 7300 tonnes de marchandises à l'année. Face au transport routier, le tacot n'est plus rentable et malgré la protestation d'une partie des Morvandiaux, le train effectue son dernier passage le 15 mars 1939.

Aujourd'hui, les gares du tacot sont encore visibles dans de nombreux villages.

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