L'élevage du charolais

En France : La fin de l'agriculture traditionnelle
Au milieu du XXème siècle, l'agriculture entre dans une phase de bouleversements profonds. Les engrais, les espèces sélectionnées, les machines permettent une hausse considérable de la production. Le paysan traditionnel devient un agriculteur qui gère une exploitation comme une entreprise industrielle. Les paysages commencent à être bouleversés avec la destruction des bocages et des remembrements.
En Morvan : L'élevage du charolais
C'est surtout à partir de 1950 que l'élevage du charolais se généralise. Les herbages remplacent à peu près complètement les champs cultivés ; les dernières zones cultivées sont ensemencées en triticale (un hybrique seigle/froment) pour la nourriture du bétail. Le charolais remplace peu à peu la vieille race morvandelle. D'abord utilisé pour la traction, le charolais devient une race bouchère. La spécialité du Morvan devient la naissance de bovins et l'élevage de bêtes jeunes. Elevées durant les deux premières années de leur vie dans les prairies du Morvan, sur une herbe pauvre, les bêtes s'adaptent ensuite facilement aux riches prairies du pourtour du massif où elles s'engraissent. En quelques mois, l'animal est prêt pour la boucherie sans avoir pris trop de graisse.

Au fur et à mesure des années, la race a subi des modifications morphologiques. Les premiers charolais se distinguaient par un torse puissant et un arrière-train étroit alors que la race bouchère actuelle se caractérise par un squelette fort et une croupe large et musclée : on appelle ces bêtes déformées des 'culards'. Une conséquence négative de cette déformation est que les vaches charolaises ne réussissent que difficilement à mettre bas et qu'il faut de plus en plus souvent les faire vêler par césarienne.

L'élevage extensif nécessitant de plus en plus de terre, après la guerre les exploitations de 10, 20 puis 30 ha sont abandonnées par leurs propriétaires. Il faut attendre 1954 pour que le rythme des départs ralentisse. Mais ce répit reste de courte de durée puisqu'en 1968, le recul démographique s'accélère à nouveau.

Les conséquences de l'exode sont désastreuses pour le pays. Les forces vives du territoire étant parties, la population enregistre un déficit naturel ; elle vieillit. Les commerçants qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, il y a donc moins de commerces. Les terres abandonnées sont reprises par les friches et la forêt. Les villages ont de moins en moins d'habitants donc de moins en moins d'activités. Comme les emplois sont rares, le territoire n'attire plus les jeunes et ceux qui restent au pays sont de plus en plus isolés.

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Elevage naisseur de Charolais