Au Vieux Dun, ce haut pont en pierre à une arche sur la Cure, est d'origine imprecise. Non indiqué sur la carte Cassini (XVIIIe s), il devrait dater du début du XIXe s et doit être mentionné sur la cadastre de 1831 (à vérifier). Mais il existait peut-être avant, une passerelle en bois ou autre ouvrage permettant de traverse à sec car il se situait prés de l'ancien centre du village, aujourd'hui Vieux Dun, avant son transfert aux Places (voir fiche St Amélie). De plus une anecdote plaisante, est citée par Baudiau (1854) sous l’ancien régime : "la rive droite de la Cure dépendait autrefois de la Bourgogne et de l'élection d'Avallon, la rive gauche du Nivernais et de l'élection de Château-Chinon. Chacune avait des usages différents. Le Nivernais avait un impôt sur le vin, côté Bourgogne, cette liqueur était franche. Aussi les nivernais passaient ils souvent la rivière, pour aller boire quelques verres moins chers. La cure à cet endroit marque toujours la limite entre les départements de l'Yonne et de la Nièvre. La mémoire locale nous rapporte qu'il aurait "sauté" pendant la seconde Guerre Mondiale et que l'on retrouve encore certaines pierres d'origine dans l'eau. Aujourd'hui ce tres bel ouvrage bâti en pierres de taille comme son parapet, est dans un état moyen.
A noter que la Cure fut un haut lieu du flottage du bois (1550-1923) et des millions de bûches y flottaient au printemps (voir fiche flottage); des traces de aménagement de la rivière s'observent encore sous formes de pierres en bordure qui permettaient de canaliser le flot de buches. En aval, et au niveau de l'oppidum Saint-Marc, on retrouve une culée de pont encore bien maçonnée d'origine non datée. La mémoire locale nous dit qu'il existait un pont sur le chemin de Saint-Marc à la forêt aux Ducs.
Antérieurs aux années 1840, les ponts en pierre ou autres ouvrages (en pierre-bois ou bois), étaient trop rares en Morvan, pour ne les pas mentionner. Il fallut attendre les années 1840-50 et suivantes pour voir se développer le réseau routier du Morvan et aussi la construction de nombreux ponts en pierre. Sur certaines rivières, en sus du passage à gué, on pouvait trouver une passerelle charpentée tout en bois, afin que piétons, cavaliers et selon la route, attelages, « passent à sec ». Pour les ruisseaux et rus, une dalle de granit (ou pierres) ou une poutre pouvaient être étaient posée entre deux rives, sinon des pierres placées dans le lit du ru.