Au hameau de Fetigny se trouve une ancienne halte du Tacot, qui fut plus tard le siège d'une entreprise de martinets (1945- 2000).
Le Morvan fut traversé par deux lignes du « Tacot » (chemin de fer économique à voie étroite) des années 1900 jusqu’à la fin des années 30, avant le développement des autocars : Corbigny-Saulieu et Château-Chinon-Autun. Ces petits trains (3 à 4 wagons) quotidiens transportaient les gens mais aussi des écoliers, et des marchandises diverses : bétail, volaille, bois, chaux, pierre. De nombreuses gares et haltes ponctuaient les itinéraires. Les arrêts y étaient assez longs, les wagons manoeuvrant pour charger le bois de chauffage, les étais de mine, les traverses de chemin de fer, et les produits d'épicerie (dont le vin), des animaux, des pierres et grumes... Le trafic voyageur fut interrompu en 1931, et celui des marchandises en 1936. Les voies furent démontées vers 1939.
La halte en moellons enduits et briques comprenait un accueil voyageurs au rez-de-chaussée et un petit logement à l'étage. N'étant qu'une halte, le hangar à marchandise n'était pas accolé comme pour les gares.
Vers 1945, l'ancienne halte-gare du tacot fut réhabilitée en fabrique de martinets, avec ajout de bâtiments-ateliers. Cette fabrique fabriquait jusqu'à 250 000 martinets par an. C'était une production artisanale : à l'aide d'un pistolet à air comprimé, "Suzanne (la patronne) agrafait les lanières que deux ouvrières avaient préalablement découpées, grâce à une machine électrique inventée par André, l'ingénieux mari de Suzanne. (…)". Les ouvrières disposaient aussi d'une machine pour couper neuf lanières de cuir en même temps dans les chutes de cuir et d'un tour pour fabriquer les manches en hêtre. Cette dernière activité était sous-traitée à une entreprise de la Meuse. Les martinets trouvaient clientèle chez les forains, les parents d'enfants "récalcitrants" ou encore les propriétaires d'animaux. Cette fabrique cessa ses activités en 2000. Aujourd'hui le bâtiment de la halte du tacot est toujours visible, tout comme ceux de l'entreprise. La trace de la voie de chemin de fer est encore nette.