Taupe d'Europe

Talpa europaea

Tête+corps : 130-158 mm ; queue : 23-45 mm ; poids : 47-102 g
Morvan : lai taupe. Anglais :mole. Allemand : der Maulwurf. Hollandais : mol. Italien : talpa comune.

Un corps cylindrique, une peau grise d'aspect velouté et un grand développement des pieds antérieurs qui sont larges et puissants, font de cet insectivore un animal remarquablement adapté à la vie souterraine. P. Bert a noté au siècle dernier des individus à peau isabelle (jaune).

Très largement répandue partout où elle trouve des sols meubles et riches en invertébrés, elle est absente des sols qui sont trop compacts, trop friables, trop rocheux et mal drainés. On trouve peu de taupinières dans les prairies tourbeuses. La taupe affectionne surtout les vieilles pâtures humides qui sont particulièrement riches en lombrics, base de sa nourriture. Elle est bien présente dans les forêts caducifoliées.

Espèce fouisseuse, la taupe d'Europe est une grande consommatrice de lombrics (près de 90 % de son bol alimentaire). Cet animal solitaire consomme son propre poids en nourriture par jour. Il stocke les vers après les avoir immobilisés par une morsure à la tête dans une chambre appelée ' lardoir '. En plus de cette nourriture encore vivante, la taupe d'Europe mange également des insectes divers (fourmis...) et même des cadavres.

La taupinière, petit monticule de terre rejetée à la surface du sol, signale la présence de l'animal. La taupe d'Europe vit dans un réseau complexe de galeries et de chambres. Il faut distinguer les galeries de chasse (galeries de surface exploitées une seule fois et qui sont à l'origine des dégâts dans les semis), des galeries de circulation plus profondes et invisibles. L'animal acquiert sa maturité sexuelle à un an et a en général une seule portée de trois petits en moyenne par an. Les femelles sont en gestation dès le mois de janvier et toutes les mises bas sont terminées début mai. Sa durée de vie est de trois ans en moyenne.

Cet insectivore ne semble pas avoir de cycle nycthéméral mais des périodes d'activité entrecoupées de périodes de repos. Les taupes ne circulent qu'exceptionnellement en surface, au moment de la dispersion des jeunes et de la colonisation de nouveaux territoires. C'est sans doute lors de ces déplacements que les rapaces les capturent. Moins de deux taupes pour mille proies sont capturées par la chouette effraie sur la zone couverte par l'étude. Le renard les consomme rarement et il les abandonne sur le bord des chemins ou à l'entrée de son terrier.

Communes en France, les populations morvandelles de taupes se portent bien comme on peut le constater dans certaines prairies transformées en ' champs de taupinières '. Elles causent des dégâts en agriculture par la présence de terre en surface (la récolte de l'herbe est plus difficile, le foin souillé est moins consommé...) et par le bouleversement des semis. Mais elles jouent également un rôle utile en consommant des courtillières, des larves d'insectes, des vers blancs... et participent à l'aération et au drainage de la couche arable du sol. En Morvan, zone d'élevage, les niveaux de populations de taupes semblent stables voire en augmentation, contrairement aux grandes zones de cultures où la disparition des prairies naturelles, des bocages et des haies s'est traduite par une forte diminution des densités de taupes.

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