Rat musqué

Ondatra zibethicus

Tête+corps : 250-350 mm ; queue : 190-220 mm ; poids : 1 000-1 500 g
Anglais :muskrat. Allemand : Bisamratte. Hollandais : muskusrat. Italien : topo muschiato.

Le rat musqué ou ondatra est le plus gros représentant des microtidés en France. Adapté à une vie semi-aquatique, il possède un pelage épais de couleur brun fauve, une queue comprimée verticalement et des pattes arrière semi-palmées.

Sa nourriture est constituée essentiellement de végétaux aquatiques (phragmites, roseaux, joncs, potamots...), mais il ne dédaigne pas occasionnellement la nourriture animale (cadavre de poissons, moules d'eau douce, écrevisses...).

Bien que son rythme d'activité soit crépusculaire et nocturne, son observation en pleine journée est fréquente. Dans les meilleures conditions, le rat musqué creuse généralement un terrier dans la berge en bordure des rivières et des étangs dont l'entrée est sous l'eau. Par contre, si les berges sont peu élevées, il s'écarte du plan d'eau pour creuser son terrier où aura lieu la mise bas. La période de reproduction dure de mars à septembre et le rat musqué a un taux de reproduction élevé comptant en moyenne trois portées par an de cinq à neuf jeunes.

Pour passer l'hiver dans les plans d'eau où le gel est fréquent, il peut bâtir des huttes pouvant atteindre un m de hauteur et deux m de diamètre au sol. La construction débute fin septembre avec les matériaux environnants (joncs, roseaux, boue, feuilles...). Elle est construite généralement en queue d'étang pour prendre appui sur une touffe de végétaux. Une fois les matériaux empilés, le rat musqué va creuser une galerie submergée qui aboutira à une chambre. Cette construction lui permet un accès direct à l'eau et aux plantes aquatiques même quand l'étang est gelé.

Ses principaux prédateurs sont le putois et le renard. Mais le principal régulateur de cette espèce est l'homme qui le détruit par piégeage et appâts empoisonnés.

Originaire d'Amérique du Nord, il a été introduit dès 1905 en Europe (Tchécoslovaquie). En France, les premiers élevages pour la pelleterie datent des années 1925-1930 à l'Est, en Alsace et dans les Ardennes, et à l'Ouest en Normandie. Echappées des fermes d'élevage, ses populations se développent rapidement. La colonisation de la France s'est faite par le Nord et l'Est à partir de l'expansion des populations belges et allemandes. Une fois le bassin du Danube colonisé, l'ondatra s'est développé dans celui du Rhin. Il s'établit dans le nord du pays et sa progression s'étend. P. Paris le signale dès 1935 sur la Saône à Saint-Jean-de-Losne en Côte-d'Or. En 1961, l'Yonne, la Côte-d'Or et le nord de la Saône-et-Loire sont envahis et, dès 1968, toute la Bourgogne est atteinte. L'invasion se propage à partir du réseau hydrographique : les rivières l'Yonne, la Loire et la Saône furent les voies principales.

Actuellement le rat musqué occupe les quatre cinquièmes du territoire français et l'espèce devrait coloniser le reste du Sud à moyen terme. Présent sur le Morvan, il n'a toutefois pas les populations importantes d'autres régions bourguignonnes comme Entre-Loire-et-Allier, les bords de l'Yonne vers Auxerre, la vallée de la Saône ou celle de la Grosne en Saône-et-Loire. Il est bien présent localement comme sur le lac de compensation de Pannecière, de nombreux étangs (Champeau, Tournesac...) et cours d'eau comme le Ternin. L'espèce est cependant actuellement en régression et M. Bourand signale que les piégeurs ne la capturent presque plus. Un des facteurs limitants en Morvan est sans doute une végétation aquatique limitée dans les étangs (roselières peu développées).

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