Au hameau de Ruères se trouve le château du même nom, du XIIIe siècle, remanié aux XVIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ruères était une baronnie qui appartenait en 1318 à Huguenin et Pierrot de Veillart. La maison-forte de Ruères fut en partie rasée par Charles d’Amboise, sur ordre de Louis XI, en 1478. Il n’en subsiste que la chapelle castrale et le donjon qui, selon Baudiau (v 1854), « constitue encore la partie la plus remarquable du château actuel ». Il est bien indiqué sur la carte Cassini (XVIIIe). Reconstruit à une date non précisée (mais probablement au XVIe siècle), le château est décrit ainsi en 1643 : « (…) consistant en un corps de logis, accompagné d’une vieille et ancienne tour carrée, parfaite de charpenterie et couverture. A l’opposé de la grosse, est une autre tour, laquelle avec meurtrières et joignant icelle à un bâtiment dans lequel sont les écuries pour la commodité du logis : le tout enclos de murailles garnies d’un autre mur, guérite et sentinelle pour la commodité du gardien du château environné de fossés, sur lesquels il y a pont-levis. » (Dénombrement de dame de Robret, cité par l’Abbé Henri). La grosse tour carrée ou donjon fut abaissée d’un étage au XVIIIe siècle. La porte de la cour a été « rebâtie dans un goût moderne », selon l’abbé Henri, et « n’a plus ses herses ni ses meurtrières, mais seulement les crampons qui soutenaient le pont-levis ». Le château comporte une chapelle castrale contiguë au portail qui servit de lieu de prêche aux Huguenots aux XVIe et XVIIe siècles. Elle était abandonnée à l’époque de Baudiau (v. 1850), et transformée en habitation du concierge à l’époque de l’Abbé Henri (1876). Une partie des bâtiments du corps de logis (au sud-ouest), ainsi que les granges, remises et écuries adossées au mur d’enceinte furent démolis en 1844. Une tour fut détruite en 1925. D’après le CECAB, il reste de la maison forte « un bâtiment fortement remanié flanqué de la base d’une tour carrée, et à l’est une tour porche percée d’une porte charretière plein-cintre, sans trace de pont-levis, flanquée d’un bâtiment à un étage carré et un demi-étage au nord. L’ensemble est précédé à l’est d’une cour fermée de murailles. » Nous n’avons pu observer cet élément de plus près.