L'abbé Baudiau, historien du Morvan(1809-1880)

L'abbé Baudiau a eu le mérite de tenter le tout premier une histoire d'ensemble du Morvan, éclaté entre les quatre départements bourguignons.

La vie de Jacques Felix Baudiau (orthographié Baudiot jusqu'en 1853)
Il naquit le 15 octobre 1809 aux Févres, commune de Planchez. Nous savons peu de choses sur son enfance. Il fut élevé par son grand-père, meunier aux Settons. Il fréquenta l'école de Planchez où il fut remarqué par l'abbé Charles Morey, curé de Corancy, qui desservait également Planchez, puis par l'abbé Gonin, nouveau curé, qui l'initia au latin avant le Petit, puis le Grand Séminaire.
Ordonné prêtre en 1833, il est vicaire à Château-Chinon, puis curé de Montigny-sur-Canne, où il réalise ses premiers travaux historiques. En 1844 il est nommé curé de Dun-les-Places, commune dotée d'une pauvre église qui "chancelait sous les ravages du temps". Le maire, chevalier Marie-Auguste-Xavier Feuillet, ex-lieutenant de vaisseau, offrit une nouvelle église(l'actuelle)bâtie au hameau des Places. C'est à Dun que Baudiau étudie le Morvan.
En 1876 il devint curé doyen d'Entrains, où il continue son travail d'historien. En vacances à Quarré-les-Tombes chez une nièce, il meurt subitement le 17 septembre 1880. Il est inhumé à Entrains.

Les oeuvres
"Le Morvand ou essai géographique, topographique et historique de cette contrée" 
1ère édition Nevers, imprimerie Fay, 1854, 2 volumes
2ème édition Nevers, imprimerie Fay, 1865-67, 3 volumes
réédition Paris, Guénégaud, 1965, avec préface de Jean Drouillet (utilisée dans cette note)
"Histoire d'Entrains depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours"
Nevers, G. Vallières, 1979, 1 volume

L'historien du Morvan
L'ouvrage, après une présentation du pays, le petit Morvan granitique, traite successivement d'une évolution d'ensemble du Morvan, puis de chacune des communes classées par cantons.
Certes, on peut discuter tant de détails que de l'orientation d'un auteur du XIXème siècle, de plus, ecclésiastique au temps du Syllabus, qui condamne les "erreurs du modernisme" (1864). Mais il faut reconnaître à Baudiau le souci d'une documentation sérieuse et variée, la consultation des auteurs ayant travaillé avant lui sur la France, le Nivernais ou la Bourgogne(Courtépée, Dom Plancher, Guy Coquille, Née de la Rochelle, ...), des historiographes des villes et des abbayes et, surtout, des Archives nationales, départementales et municipales(Autun, Avallon, Château-Chinon,...), de même que de nombreuses archives privées, dans les châteaux(Bazoches, Chastellux, Coulon, La Cour d'Arcenay, La Roche millay, La Roche-en-Brenil, Ménessaire, Saint-Brisson, ...). Le tout complété par l'enquête sur le terrain : "Dans nos moments de loisir, nous avons visité chaque localité en particulier, étudié les monuments élevés par la main de l'homme ou produits par la nature. Ainsi tout ce que nous dirons du Morvan, des moeurs, des usages, des coutumes, des habitants, ne sera que ce que nous avons vu de nos yeux, entendu de nos oreilles, touché de nos mains"...
"Pour écrire l'histoire, ..., on doit préférer l'habitant du pays à l'étranger, celui qui rapporte ses propres affaires aux personnes indifférentes. Or, qui plus que nous réunit ces qualités premières ? Né au centre même du Morvan dans le lieu le plus pauvre, le plus agreste, le plus sauvage peut-être de la contrée, nous avons vécu de la vie simple, austère et frugale du Morvandiau, son langage fut notre premier langage ; ce sont donc nos propres affaires que nous allons rapporter."

 

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